Nikita Satchev - mouchard de Taliesin

NOM : Satchev.

PRENOM : Nikita Sergueïovitch.

Je suis un(e) : sang-pur... depuis peu.

Origine sociale : terriblement confortable. Les Satchev se disent de sang noble et pur mais il fallut quatre générations de parvenus pour qu'ils atteignent leur but : se lier à jamais à la pureté sorcière. L'arrière grand-père de Nikita, un moldu, ayant appris que son épouse était une sorcière sauta sur l'occasion et encouragea ses enfants comme ses petits enfants à atteindre la perfection aussi bien financière que familiale. Son grand-père travaillait sur deux plans : le ministère sorcier et le parti communiste moldu de son pays. Il épousa une sorcière de haut rang qui donna naissance à Sergueï Satchev, Iadreï Satchev et Vassili Satchev. Cette alliance et nouvelle génération prometteuse lui ouvrait ainsi les portes de l'aristocratie et du pouvoir. Vassili et Iadreï occupent chacun un poste important au ministère russe et sorcier - l'un chef de la commission internationale, l'autre juge, tandis que Sergueï est chef des Aurors. Il épousera, en 1980, Sophia Nourmenova qui mettra au monde son premier fils Nikita suivi par Marcus et enfin Yulia. Nikita est donc parfaitement conscient de reposer sur des valeurs, une fortune, un confort de vie durement acquis...

BAGUETTE : bois d'ébène torsadé de 23 centimètres avec en son coeur un nerf de dragon.

TRAITS DE CARACTERES :

Hautain, mauvais, minable - voici ce qui se dégage du jeune Nikita Satchev, ainé d'une nouvelle génération de sorciers aux dents longues. Non, ils ne sont pas vampires, mais c'est tout comme... Nikita est ainsi terriblement sûr de lui, conscient de ses privilèges et de l'influence que peut avoir sa famille sur le commun des mortels. Il jouit de cette sécurité comme personne, mais cela ne veut pas dire qu'il est un fils de riche, trop capricieux pour savoir seulement se défendre seul.
En plus d'être puant, il sait être glacial. D'une froideur méprisante et cinglante lorsque les choses ne vont pas dans son sens. Il le fait d'ailleurs nettement sentir. Nikita est un petit prince : titre qu'il ne mérite en rien et pour lequel il n'a pas les épaules. Il est plein de prétention, gonflé de fierté, gavé par sa vanité et sa trop grande assurance en lui-même. Il se croit intouchable et, à ce compte-là, est terriblement naïf. L'immaturité de ses 17 ans sans doute ? La vie pourra-t-elle remplir de judicieux conseils ce jeune loup bouffi d'orgueil ? Merlin seul le sait...

Bien qu'il soit ridicule dans cette façon vaine et détestable de se conduire, il n'en est pas pour autant un pantin, petite figure de foire, grotesque et risible... Il sait se faire respecter et peut-être même admirer. De beaucoup, malgré son caractère, apprécie quelque chose en lui... Fait étrange malgré qu'il considère chacun, pauvre comme riche, plus bas que terre, il fascine. On chercherait presque à devenir son ami mais pas pour sa gloire, son nom ou son argent plutôt pour ce qu'il est où suggère aux autres. Il est distant et pourtant il attire les autres comme un aimant.
Mais Nikita, sous ses travers de pauvres péteux gavé de billets de banque, n'en est pas plus idiot. Bien au contraire ! Il a ce travers d'intelligence propre aux rampants et aux opportunistes, ceux qui savent tirer merveilleusement profit de chaque situation. Il a depuis longtemps compris que ses charmes le méneraient loin, très loin -sans pour autant savoir qu'il s'agissait d'un don exceptionnel...

Il parvient à berner n'importe qui et en premier lieu ses parents. On l'idolâtre ainsi comment ne pas le laisser tout faire ? Jamais une seule barrière ne lui fut dressée. Aussi, laissa-t-on libre court au caractère expansif et orgueilleux, gourmand et rageur, impossible et capricieux, dangereux et destructeur du petit russe qui ferait bientôt son entrée dans le monde... par la plus grande des portes si possible.

Mais quel adorable garçon sans problème aucun ! Alors que chacun souffre de ses petits conflits intérieurs comme extérieurs Niki, lui, est un remède pour l'humanité. Il est toujours enjoué, disposé à aider quiconque en aurait besoin. C'est quelqu'un qui sait s'arrêter sur son prochain et beaucoup disent qu'il sait être un ami fidèle et dévoué. D'ailleurs, il est très souvent là lorsqu'on a besoin de lui et nul ne doute de son intégrité, de sa bienvaillance ni de sa parole. Il est prévenant et s'inquiétera toujours lorsque quelque chose n'ira pas pour l'un ou l'autre de ses amis.

Parfois c'est un peu comme s'il portait un masque : celui du garçon honnête et gentil, alors qu'il sait être autrement moins aimable... Mais qui pourrait soupçonner ce jeune homme si charmant, si serviable, d'être un odieux petit profiteur à l'égal des siens, qui ne peut jouir que de ce qu'on peut lui apporter et jamais de ce qu'il peut donner ?

Il fallait s'attendre à ce qu'un être si imbu de lui-même, du pouvoir qu'il a sur les autres, se fasse un ami du directeur de Taliesin. Il ne lui fut pas difficile de mettre ce gros crétin dans sa poche qui ne cessait de flatter son égo. On ne se sépare jamais de gens précieux comme celui-ci, même s'ils sont particulièrement bêtes et naïfs ! Il suffisait de lui jouer le coup du "gentil petit ange plein de potentiel et de soif de connaissance"... Nikita sait où est sa place et se nourrit de ce projet d'école qui le galvanise, le fait entrer dans des états de pénétration tels qu'il se sentirait prêt à tout afin que cela atteigne une épogée inégalée. Dans un sens, bien que ne se mélangeant avec personne, n'appréciant guère la compagnie, Nikita sait vénérer à sa façon...

PASSE TEMPS FAVORIS :

Aider les autres avant tout !!!

Nikita aime se sentir entouré par une cour de fidèles admirateurs. Il passe son temps dans les cocktails mondains, dans les galas ou dans les soirées organisées par telle ou telle personnalité. Mais attention, ce n'est jamais afin de se corrompre ! Toujours afin d'être utile ! La moindre association caritative peut ainsi compter sur lui ! D'ailleurs, il envisage sérieusement de s'occuper de cette association d'élèves l'an prochain... un projet d'un vague Poufsouffle qu'il a rencontré un jour dans un couloir. L'idée serait de fournir grimoires et chaudrons pour tous ! Pas bête ! Il a dit qu'il y "réfléchirait"...
Hormis cela, c'est un féru de Quidditch, fan de Samuel Gibson et de son équipe... mais bien sûr il considère qu'il n'est pas aussi beau que lui. Mais il est très fort ! Quelle audace dans son jeu, c'est magnifique ! Il adore les longues balades en forêt et y passe le plus clair de son temps, au contact de la nature -et ce afin d'écraser tout le monde durant les parties de chasse organisées par son père. Mais il aime la présence naïve et primitive des petits animaux ! Qu'ils sont mignons dans leur manière de TROP faire confiance !
Mais comment dire qu'il ait un réel passe-temps, mis à part celui de s'écouter parler et d'écouter les gens parler de lui ? Il n'a pas une seconde à perdre ! Un ami peut avoir besoin de réconfort, une fille aussi... Attention ! Il n'est pas dans ses habitudes d'être un odieux rustre aux mains baladeuses ! Respecter les gens et leur venir en aide avant tout !
C'est un homme trop pris, cela va de soi...

AIME :

Que l'on parle de lui bien sûr. Etre au centre de chaque conversation et pouvoir bénéficier des intérêts que lui apporte chaque petit fidèle manipulé. Mais attention ! Tout ceci sous couvert de grâces et de gentillesse dégoulinante. Jamais au grand jamais Nikita ne se laissera emporté par l'un de ses méchants travers ! De toute façon, il aime tellement vous prendre pour un c... pour son ami !
Il adore encourager les autres, c'est ce qu'il fait le mieux ! Oui ! Il considère que chacun doit se surpasser pour ainsi acquérir la confiance dont il aura besoin toute sa vie. Sa voisine de dortoir fait des croutes mais aimerait devenir artiste peintre ? Il lui dit que c'est beau à pleurer ! Un élève est nul en botanique mais aimerait tellement avoir de supers notes pour faire plaisir à ses parents... il le pousse à aller de l'avant et même à envisager une carrière de futur apothicaire. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour embrouiller les... pour aider ses semblables !
Plus que tout au monde, il aime voir les gens bêtement heureux ! Venez lui avouer que la jeune fille qu'il convoite aimerait sortir avec vous et c'est lui seul qui organisera votre rendez-vous galant... à condition de pouvoir semer la zizanie dans les coeurs par la suite ou d'avoir une place de premier choix lors de vos querelles amoureuses.
Mais plus que tout, s'il y a bien un être qu'il admire, c'est son oncle Iadreï. Car il est le seul fichu sal*pard à savoir qui il est et à l'apprécier pour ça.

N’AIME PAS:

Que l'on s'en prenne ainsi aux plus jeunes et aux plus faibles et qu'on s'amuse à bafouer la confiance et l'innocence des jeunes filles ! Son dicton préféré est d'ailleurs : "on ne frappe jamais une femme, même pas avec une fleur". C'est conci, fabriqué, mais ça veut tout dire ! Ainsi il n'est pas très aimable lorsqu'il s'agit de remettre quelqu'un à sa place et il déteste la méchanceté gratuite ! Qu'on le traite de limace, allez ! Il s'en moque ! Il méprise les racontards !
Mais que personne ne vienne s'en prendre à sa famille où alors il devient fou. Et ce n'est pas une image... c'est là la seule chose qui le fait véritablement sortir de ses gonds et de cette carapace de jeune homme propre sur lui.
Il déteste aussi ceux et celles qui choisissent "la mauvaise voie". C'est le terme qu'il emploie pour les personnes plus ou moins délinquantes et de mauvaises moeurs. Ainsi incite-t-il chacun à ne pas prendre exemple sur eux ! Mieux vaut prendre exemple sur les centaines de courageux qu'il aura su aider et qui auront réussi à gravir la pente tous seuls ! Ce sont EUX les vrais héros. Non, lui n'a fait que leur faire croire qu'ils pouvaient être bons en eux...

SIGNES PARTICULIERS: don : empathie. Où l'art de susciter des émotions chez les autres rien qu'en se tenant face à eux. Pour l'instant, Nikita ne maîtrise qu'une partie de son pouvoir : celui de susciter la sympathie puis l'admiration. Plus tard, il pourra faire en sorte que l'on ressente de la peur même un certain malaise en sa présence...

DESCRIPTION PHYSIQUE :

Visage d'ange, sourire doux comme le miel sur une peau de lait, héritage de son lointain pays, grands yeux bleus et étincellants... voici Nikita Satchev. D'une taille commune (1m80) et d'un poids, somme toute, correct (68 kg) il n'est pas non plus bâti comme un athlète, sans pour autant être une véritable crevette rose. Disons qu'il se maintient, et c'est bien suffisant. Ses charmes sont ailleurs et il le sait ! dans la force de ses paroles et de son regard.
Parlons-en d'ailleurs ! Que ne serait-il sans lui ? Sans sa douceur ? Sa candeur ? Cette étrange lucidité, lueur assassine qui le fait tant ressembler à un prédateur... Ce charme qui réside en ces prunelles claires, autant inquiétant qu'envoûtant, qui le rend si particulier. Rien d'autre qu'un petit freluquet, petit privilégié de plus, qui pourrait finir aux bras d'une belle blonde simplement pour sa belle gueule.

Mais Nikita est plus et il le sait. Sous ses côtés androgynes, fragiles, effacé se tapit un monstre assoiffé de connaissances, avides d'en savoir plus sur lui-même, d'explorer ce qui demeure encore inexpliqué chez lui.
Ainsi, ne vous fiez jamais à ce rire suave et innocent ni même à ce grand sourire plissant ses lèvres fines. A ce petit nez mutin et malicieux ni même à cette sensation qui vous dit qu'il ne ferait pas de mal à une mouche... Bien au contraire !
Et déjà vous capitulez de vous rendre compte à quel point il peut être charmant...

UN PETIT TEXTE :

NB : j'ai pensé que faire un post RP dans lequel on raconte la rencontre Nikita/Apophis serait plus intéressant qu'un background rébarbatif sur sa vie... Après, c'est à vous de me dire si vous voyez les choses comme ça !


Ce ne fut pas difficile d'y participer, et même ce fut plus qu'aisé ! Nikita Satchev n'avait pas l'habitude d'autant s'exposer, se montrer en public, se manifester comme il venait de le faire... et pourtant il était au premier rang, devant les marches de Poudlard, faisant partie d'une délégation toute pimpante et apprêtée pour l'occasion : celle de visiter Taliesin, de rencontrer l'homme qui prétendait, très gentil, vouloir s'occuper de chaque cas individuellement. Prétendait-il que Poudlard noyait chacun dans la masse ? Il n'avait pas tort... Quoiqu'il pensât sincèrement qu'elle avait toujours fait preuve de discrimination -et ce dès sa fondation.
Le jeune Russe machonnait donc son chewing-gum, les mains dans les poches, grand sourire lorsque les petits photographes en herbe de son école passait et repassait devant eux afin d'immortaliser le moment. Il se tint tout proche d'un autre Poufsouffle, nouveau copain qu'il s'était fait... et ce car il lui donnait des bonbons gratuitement. Pour quelle raison ? Oh Niki avait simplement arrangé ses affaires à la bibliothèque pour trois bouquins perdus. Il les avait racheté, ce après quoi l'autre s'était senti redevable...

Tandis que le ferry les menait tranquillement et simplement jusqu'à cette île que certains prétendaient hantée par un monstre sanguinaire, Nikita, lui, songeait à la simple envie de rabattre son caquet à ce nouveau venu dans l'enseignement sorcier -histoire qu'il ne se sente pas trop présomptueux non plus, à crier sur tous les toits qu'il était LA solution. Personne d'autre que lui-même n'était la solution aux problèmes des jeunes alors qu'il ne vienne donc pas empiéter sur ses plates-bandes.
Qu'avait-il dit pour convaincre Poudlard de le lâcher un peu ? Un simple sourire avait suffi puis un : "j'aimerais développer mes possibilités en me permettant de rencontrer d'autres enseignants, d'autres points de vue pour parfaire mes connaissances". Puis ensuite un "bien sûr. Vous remplirez ce qu'il faudra" avait clos l'affaire... Et Satchev de partir comme il était venu, le coeur léger.
Le vent soufflait dans ses cheveux châtains et déjà il se sentait gagné par une certaine fierté : la convition d'être unique mêlée à une sensation de renouveau. Il observait le rivage qui n'était plus bien loin désormais, le bâteau secoué légèrement par les cahots du vent, le clapotis des vagues.

Il débarqua comme la moitié des nouveaux arrivants, observant cet endroit sous toutes les coutures, faisant semblant de s'émerveiller, non, s'émerveillant réellement de la beauté de cette petite surface vert émeraude, paysage de campagne galloise typique avec ses collines, ses allées et ses maisons de grosses pierres, ses vestiges gaëliques... un enchantement ! Et pour cause, pou un endroit magique.

"Oh regarde, Nikita ! Lança l'une de ses camarades Rouge et Or en se pendant à son bras, comme c'est beau, c'est vert !".

*Il doit pleuvoir souvent, hélas...*.

"Oui, c'est grandiose ! J'ai hâte de voir ce que nous réserve la suite. Allez, viens !".

Et il l'entraîna avec les autres sur un grand et large sourire.
Son nom de famille ne le ferait certainement pas passer en premier et lui donnerait ainsi tout loisir de visiter et jauger les lieux dans l'attente d'apréhender ce crétin de mystérieux propriétaire.



Ah ! Il n'avait pas été déçu ! A peine avait-il pénétré l'imposant bureau du directeur qu'il s'était senti pris de nausée. Quel déplaisant goût pour le luxe ! Il foisonnait de toute part des tapisseries, des gravures, des tableaux de maître d'un clinquant odieux... sans compter cette lourde bibliothèque d'ouvrages divers et aussi anciens les uns que les autres. De l'esbrouffe, rien que de la poudre aux yeux ! Qui croyait-il posséder en étalant ainsi sa grandeur, ses moyens ? En tous les cas, cela ne prenait guère avec lui.
Le personnage n'avait rien d'intéressant non plus. C'était d'ailleurs à se demander comment il avait pu en arriver là... Il paraissait plus stupide qu'il en avait l'air avec cette mine de péteux aristocrate, cette crinière blonde peroxydée, ce sourire pincé. Quel manque de choix dans les vêtements ! Très rudimentaire cette robe de sorcier tissée d'or et d'argent aux arabesques grotesques et douteuses... quelle piètre qualité !
Et qu'est-ce que c'était que ces questions : vous sentez-vous motivés par d'autres perspectives d'avenir ? Seriez-vous prêt à abandonner temporairement vos études à Poudlard pour rejoindre Taliesin ? Quel est votre point de vue sur cette école ? Mon Dieu ! Mais même le KGB n'était pas aussi indiscret...
Nikita avait asséné sottises sur sottises, s'enfermant dans son personnage d'hypocrite fini, presque larmoyant et implorant qu'on le prenne dans cette école. Oui ! Il sentait bien qu'il pourrait y apporter quelque chose ! Oui, il avait la sensation de faire partie d'une élite et souhaitait plus que tout aider son prochain grâce à cela. Et Taliesin, dans cette approche individuelle de l'individu, s'était révélée parfaite à ses yeux pour lui permettre d'accomplir ceci. Ainsi, s'était-il porté volontaire et déjà appréciait-il l'aspect "retraite" des lieux. Oui ! Il était partant ! Oui, oui, oui !

On l'avait fait attendre dans le couloir avec la plupart de ses camarades. Le Gryffondor qu'il était passait son temps à observer sa baguette sur toutes les coutures, sans s'intéresser plus que de raison aux babillages et discours stériles et inutiles de ses comparses. Il avait l'habitude d'écouter les gens parler dans le vide...
Puis la porte du bureau de Sieur Stanislevskaïasky... ou quelque chose du genre, un "faux" Tchèque, c'était certain, s'ouvrit et fit taire toute parole. Le maître des lieux se présenta lui-même à la porte et lui demanda d'entrer. Avait-il marché ? Certainement oui ! Quel privilège que de se faire exposer cette requête par lui-même plutôt que par son ridicule petit elfe de maison... Où était-il passé celui-là d'ailleurs ?
Cette question se renforça à son esprit lorsqu'il constata qu'ils étaient maintenant seuls dans la pièce. Nikita se rengorgea alors que son hôte lui proposait de s'asseoir galâment. Bien sûr, il n'était pas là pour refuser. Il s'installa et remarqua l'unique coupe d'argent posée sur la table et remplie d'un liquide rouge comme du couli de framboise.

"Désolé, je bois pas d'alcool".

"Ce n'est pas de l'alcool, reprit l'autre après un temps, c'est du jus de baies rouges...".

Il n'avait pas visé trop loin avec ses framboises... belle connaissance des couleurs ! Soit, passons. Satchev se renfonça un peu plus dans son siège, les bras déployés sur les accoudoirs et le regard mauvais.

"Je ne bois PAS tout seul. C'est trop suspect votre histoire... vous pourriez essayer de m'empoisonner".

"Et où je cacherais ton corps après, tu y as pensé ?".

Large sourire. Décidément, il n'aimait pas ce type. Il repoussa la coupe du doigt.

"Je n'y toucherai pas... sauf si VOUS y touchez !".

Et il imita son rictus, extrêmement bizarre soit dit en passant.

Puis, contre toute attente, son hôte se saisit de la coupe et en but une gorgée. Nikita roula des yeux ronds comme des billes puis considéra le breuvage de plus près. Soit ce n'était QUE du jus de baies soit il allait mourir dans un quart d'heure. Et au vue des projets de ce guignol...

"Très bien, concéda-t-il, je bois".

Et il leva le verre en signe de salut avant de boire à son tour. Ce jus avait un goût bizarre, plus épicé et âpre que d'habitude. Y avait-il ajouté de la canneberge ? Ce n'était pas terrible comme sensation... Il frissonna puis en revint à l'étrange Tchécoslovaque.

"T'es bon en mythologie ?", Demanda l'homme en question sans l'ombre d'un accent aucun. Niki fronça les sourcils.

"Quoi ?".

Et l'autre d'éclater d'un rire puissant, tonitruant, étrange pour un homme si doux, si prévenant l'heure d'avant. Le jeune Gryffondor blémit, troublé.

"Qu... qu'est-ce que ?...".

"Tu t'es fait berner, pigeon !! Hinhinhinhinhinn ! Non seulement J'AI bu dans la coupe mais tu as bu AUSSI !
Elle contenait du véritaserum. Toi comme moi ne pourrons plus mentir.
Seulement et comme je suis d'humeur... joueuse, je te le redemande : es-tu bon en mythologie ?".

Le garçon se leva d'un bond, une main sur sa bouche, le regard rivé de terreur sur le verre.

"Qu'est-ce... qu'est-ce que vous avez fait, espèce de vieille tantouze décolorée ?".

"Hey !!! Ca commence à marcher ! Tu vois ? Déjà je ne suis plus si "génial" à tes yeux. Alors, tu la craches ta pastille ou je te saigne à blanc ?".

Tremblant, écoeuré d'avoir été ainsi possédé, les idées et pensées se bousculant dans son esprit jusqu'à lui coller mal à la tête, Nikita se rapprocha de son fauteuil afin de s'y appuyer.

"Je suis... non, je... j'ai pas ces connaissances-là".

Grimace déçue de l'autre.

"Dommage... ça aurait pu t'aider de le savoir... Mais tant pis je vais t'aiguiller sur autre chose".

"Quelle autre chose ?".

Un temps, puis, tout en se baissant vers lui :

"Te souviens-tu du procès d'un sorcier, autrefois Auror, condamné il y a quelques mois ?".

Nikita en tremblait presque. Il voulait arrêter, tout stopper ! Déjà il ne contrôlait plus sa bouche, avide d'en dire plus, toujours plus...

"Je... je sais plus. Je me souviens qu'on a arrêté un taré qui a été condamné à la peine capitale. Il avait kidnappé une petite fille, séquestrée pendant des mois...".

"Continue".

"C'était une grosse honte pour son Ministère car il tombait en disgrâce, personne ne pouvant plus faire confiance décemment aux forces de l'ordre... Puis... la guerre a éclaté... Je ne me rappelle plus de son nom. Sauf qu'il avait...".

Son esprit le força à chercher davantage dans sa mémoire, fouillant des recoins qu'il avait abandonné depuis des mois et dont il ne s'occupait même plus, retrouvant par la force des choses des souvenirs relatifs à cette période de sa vie.
Il se souvenait peu à peu de tout ce qu'il en avait pensé, déduit... cette ultime question le forçant à la vérité.

"Je me souviens que j'ai ensuite revu ce nom dans les disparitions propres à la bataille de Poudlard...".

"Continue...".

"Et qu'il a été salué en héros, défenseur du Bien, comme beaucoup d'autres paumés... Et j'ai songé que c'était débile vu qu'il s'agissait d'un ancien meurtrier, qu'on passait l'éponge bien trop vite.
Et... aussi...".

Il leva les yeux de sa réflexion effreinée l'espace d'un instant et croisa le regard fiévreux de son interlocuteur. Cela le soulagea en partie : lui aussi luttait contre la dénonciation de ce qu'il avait en tête. Il souffrait ! Le jeune Rouge et Or décida alors de le prendre à revers...

"Votre nom est associé à ce type. Mais en plus il a une consonnance "mythologique", c'est ça ?".

Enfin, il délia sa langue sur un sourire vaincu, ses épaules s'affaissant brusquement sous le coup de grâce...

"Je me nomme Apophis Sykes of Woodbury, mais l'on me connait sous le nom d'Apophis Sykes. J'étais un des Aurors du Ministère de la Magie, sous les ordres de feu Rufus Scrimgeour. J'étais le meilleur...".

"Un tocard jeté à Azkaban", ne put-il s'empêcher de dire.

Le sourire de l'autre s'élargit davantage.

"Touché ! Mon nom est associé à la mythologie Egyptienne et signifie le plus souvent "néant" et "destruction"".

"Et vous êtes imbu de vous-même...".

Il serra la mâchoire, se faisant violence pour ne pas ouvrir la bouche.

"Et toi tu l'es aussi...".

"O... oui".

Il s'avouait vaincu. Le véritaserum avait un effet dévastateur sur son subconscient et bien qu'il essayât à tout prix d'y résister l'attrait de la vérité était bien plus séduisant que le mensonge et les cachoteries habituels. Nikita en suait à grosses gouttes, son corps tremblant alors qu'il s'efforçait de dignement lui faire face. Apophis Sykes embraya :

"Nikita Satchev, tu as un secret... et je veux le connaître".

"Pas avant de connaître vos intentions...".

Il serra les dents.

"V... vous m'entendez ?... C... c'est com... compris ? Je... je ne vous... fais... pas... confiance".

"Et moi je t'aime déjà pour la fourberie, l'hypocrisie qui sont tiennes... et ton foutu sourire de petit Gryffondor propre sur lui".

"Si je suis à Gryffondor c'est parce que j'ai berné le Choixpeau qui voulait me coller à Serpentard ! Il a failli voir clair dans mon jeu mais je l'ai embrouillé suffisamment pour qu'il fasse de moi un lion fier et courageux".

Il s'arrêta net, estomaqué.

"L... la maison des... des héros".

"Ce ne sont que des crevards. Mon meilleur ami en faisait parti d'ailleurs...".

"Vous avez des amis, vous ?".

"Oui, un seul. Celui à qui j'ai enlevé la gamine pour le faire payer...".

"Payer qu...".

"Ca suffit, hurla Sykes qui n'en pouvait déjà plus, ça suffit ! Pourquoi as-tu berné le Choixpeau ? Comment as-tu procédé ?".

Nikita garda le silence. Son secret, ses stratagèmes, sa particularité qui faisaient de lui un être si différent... S'il desserrait les dents cet homme saurait tout.

"Quel est ton secret ?, murmura ce regard vicieux planté sur lui, c'est l'argent dont tu disposes qui contrôle tout ?".

"Non".

"Ce sont les relations de tes parents ? Satchev. Un nom pareil... tu es Russe. La mafia ?".

"Pas de mafia chez nous...".

"Ce sont d'anciens Mangemorts fortunés...".

"Nan, j'ai dit !".

"Mais tu manipules tes semblables autant que tu y es parvenu sur moi il y a deux heures. Je m'étonnais aussi de te trouver aussi exceptionnel, aussi intéressant... il y avait quelque chose qui me fascinait en toi ainsi il fallait que j'en sache davantage ! Et tu ne m'échapperas pas car je sais que c'est terminé. Tu es à moi !".

"Jamais !".

"Si. Si j'apprends et exploite ton secret".

"Faudrait encore que vous le trouviez !".

Et il fallait faire face en lui posant d'autres questions. Ainsi il tiendrait davantage ce taré en respect.

"Pourquoi avoir crée une école ? Pourquoi revenir au grand jour après ce que vous aviez fait ? L'exil était préférable...".

Apophis se fit violence, s'accrochant à son fauteuil, rentrant les ongles dans le bois. Puis finalement...

"Car je voulais dire au Monde qu'il ne fallait pas m'oublier de sitôt ! Que je désirais qu'on m'honore pour ce que j'avais été ! Et que je souhaitais désormais unir les opprimés sous ma banière, mon école... et faire naître en chaque enfant "spécial" le don dont il jouissait".

"Pourquoi ? Quel don ?" S'enquit-il piqué au vif.

Il ne répondit pas, lui lançant un sourire acide.

"T'es mort, Nikita. J'ai bu qu'une gorgée, tu as bu le reste...
Ca commence à se dissiper. Je suis plus grand, plus lourd, plus vieux que toi. Le véritaserum n'a qu'un effet... limité".

"Enfoiré...".

"T'es nul, Niki ! Même Gibson, un Serpentard, à qui je n'avais rien fait avaler m'a tenu tête mieux que ça...
Tu veux savoir de quoi je parle ? Regarde donc en toi-même et dis-moi, par Merlin, COMMENT tu manipules les autres ?".

Un silence, regard rageur et noir...

"Par la force de ma volonté...
Une sorte de charisme. Un charme qui opère sur les uns comme les autres et dont vous avez été victime dès mon arrivée. Je suis apparu pour vous comme un gosse adorable, même intéressant... puis exploitable. Vous m'avez apprécié sans même que j'ouvre la bouche.
Et moi je me suis fait possédé...".

Sykes se laissa retomber dans son siège, désormais appaisé, tout comme Nikita pouvait être anéanti. Il reprit après une courte pause :

"Nan, Nikita. Nan tu n'es pas nul et tu ne t'ai pas fait bêtement possédé. Remarque que tu as pris une claque étonnante en te rendant compte que tu n'étais pas le seul à user de perfidie sur Terre...
J'ai presque quarante ans, je suis passé par là avant toi.
Tu devrais me remercier de t'avoir mis le nez dans tes erreurs".

Le garçon prit une pause, fermant les yeux, tâchant de rassembler ses esprits encore bien confus.

"Mais laisse-moi te livrer la vérité telle que je le voulais, poursuivit Sykes, j'ai un projet, un grand projet et j'aimerais que tu en fasses partie. Tu es un bon élément, un élève doué, un jeune homme en qui chacun a toute confiance car chacun t'aime... Tu pourrais faire beaucoup pour Taliesin".

"Alors dis-moi, vieillard, ce que je pourrais faire...".

Apophis eut un léger rire.

"Te joindre à mon école et ainsi enrichir ton potentiel, maîtriser ton pouvoir à la perfection. Ta réussite serait un sacré coup de pub... tu serais un exemple".

"Ouais, c'est ça. Et j'y gagne quoi en définitif ? Je finirai par le maîtriser, même seul... De plus, il me semble que si je vous dénonçais, si je disais à tout le monde, le Ministère, la presse, les gens que vous êtes Apophis Sykes celui que l'on recherche, ça serait doublement plus intéressant pour moi".

Sykes lui tendit un large sourire, déposant ses longs bras sur la table dans un mouvement félin. Il ajouta :

"Ouais, tu finirais par le maîtriser mais pas par l'emplifier... Par ailleurs, nous savons tous deux que tu as plus besoin de moi que tu ne veux l'admettre. N'est-ce pas toi qui a postulé ? Si tu l'as fait c'est que tu devais sans doute te sentir concerné par ce que j'avais à offrir et que tu as dû te dire que tu ne voulais pas finir minablement au rang d'employé de Ministère ou que sais-je encore... Tiens ! Tu savais qu'ils recrutaient des vendeurs pour certaines boutiques de Pré-au-Lard ?

Avec des "si", mon ami, on reconstruirait Poudlard".

Nikita Satchev mesurait à présent toute l'immensité de la démence du directeur de Taliesin. C'était un grand malade, un vrai, un homme tellement bouffé par son estime et ses propres ambitions qu'il ne respirait déjà plus le même air que les autres... C'en était étourdissant de voir à quel point son esprit avait déjà tout programmé, tout préparé, jusqu'à la moindre parade. Seuls les fous savent se projeter aussi bien dans l'avenir, bâtir des plans aussi justes que solides... et l'imagination de Sykes était sans doute la plus fertile qu'il n'avait jamais connue.
A croire qu'il avait lu dans ses pensées, que le véritaserum n'avait été qu'un moyen de briser la glace, cette blondasse était parvenu à garder le contrôle en tout instant et à l'amener où il voulait. Lentement le piège s'était refermé sur lui alors qu'il n'y avait vu qu'une occasion de rabattre son caquet à un ancien de plus. Il était fort, très fort. Et, soit, il ferait un bon mentor...

Le Russe tendit un sourire à celui qu'il connaissait déjà si bien à présent -certain qu'un jour il le dépasserait, qu'il apprendrait à connaître ses faiblesses... car tout grand mégalomane qui se respecte en dispose, pas vrai ?
Sa place était ici, indubitablement plus confortable que ce que lui offrait Poudlard.
Et le vieux Sykes de se croire bon d'ajouter :

"Au fait, sache que si jamais l'envie te prend de me dénoncer, je ferai en sorte de te faire vivre un véritable enfer. Tu ne sais pas tout de ceux qui m'entourent et tu n'as eu qu'un bref aperçu de ce dont je suis capable... Mais je puis te faire croire que ce n'est pas pour rien que je suis resté si redouté, au point que l'on m'enferme".

"De quoi seriez-vous capable alors ? Sourit Satchev, de me tuer ? Moi ?".

"J'en sais rien... laisse libre cour au vagabondage de ton imagination".

Il lui rendit la même intention en beaucoup plus féroce puis se leva, s'apprêtant ainsi à lui donner congé. Le jeune homme l'imita.

"Tu sais, Nikita, l'une des choses qui peut me rassurer c'est essentiellement de savoir que si tu n'acceptes pas ma proposition... tu finis façon tocard".

"Hein ?".

Il ouvrit la porte de son bureau, s'effaçant pour le laisser passer.

"J'aimerais pas rentrer chez moi, dans ma piaule de Gryffondor, me dire "j'emmerde ce vieux con" et tout balancer à la presse pour me réveiller dix ans plus tard dans la peau d'un régulateur des créatures magiques...
Et ne me fais pas croire qu'il n'y a que l'argent qu'on offre pour ma tête qui t'intéresse...".

"Ca va, j'ai compris... Vous me tenez, pas vrai ?".

"Là, oui, je te tiens...".

Le jeune homme eut un sourire affecté et fit mine de sortir au moment où...

"Une dernière chose, Monsieur Sykes".

"Oui ? Laquelle ?".

"C'est quoi votre don à vous ?".

"La capacité de maîtriser trois sorts sans baguette, le flambios, l'impero et le doloris".

Il comprit alors sa bévue et se mordit brusquement la lèvre inférieure. Son invité lui tendit un regard éloquent puis lança un :

"Et non ! Vous ne tenez pas si bien le véritaserum".

Avant de s'éclipser en refermant la porte derrière lui.

Que les feux de l'enfer le dévorent bien avant lui, ce damné directeur de Taliesin ! Que les vents l'emportent, qu'un cataclysme le déchire enfin lui que la fortune avait épargné. Jamais il ne s'attacherait à un énergumène pareil, à un vulgaire pantin trop occupé par son nombril pour être conscient des menaces, dangers pesant sur lui.
C'était pour son école qu'il viendrait, pour ce qu'on avait à lui offrir à lui et uniquement à lui. Nikita ne craignait en rien ce qu'il pouvait lui faire mais bien plus ce qu'il ne voudrait lui donner... ainsi peut-être était-il hypothétiquement et dans-sa-tête-de-taré sien, il n'en restait pas moins prudent et sagace. Un jour il verrait ce débile se faire bouffer par ses ambitions bien trop écrasantes, ses os rongés par les loups attendant sur le pas de son précieux château. Et même serait-il le premier à profiter du festin...